Ressources pédagogiques
LETTRES HISTOIRE GEOGRAPHIE
Cinéma > Les Yeux sans visage > 4. Le fantastique selon Franju
Objectifs :
- Découvrir les genres cinématographiques de ce film
​- Découvrir la vision du fantastique du réalisateur
- Comprendre les influences qui ont guidé Franju
Public visé : Lycées / BTS (Culture générale
et expression)
Activités proposées :
Découverte des genres abordés par le film à travers différentes séquences
Etude réalisée à partir du dossier de
Jean-Sébastien Chauvin
I. DIFFERENTS GENRES :
VOS RECHERCHES
Visionnez attentivement la séquence finale ci-dessous et observez le Complément 1.
1. En quoi le tableau (Complément 1) confirme-t-il le caractère fantastique du film ?
2. Quels sont les diifférents genres cinématographiques présents dans la scène finale ?
Complétez la fiche élève
Séquence 1 :
COMPLEMENT 1 : Tableau longuement observé par Christiane dans le premier tiers du film
Cliquez sur l'image pour l'obtenir en plein écran
II. UN FANTASTIQUE REALISTE :
VOS RECHERCHES
Visionnez attentivement la séquence ci-dessous et découvrez les parties Compléments 2 et 3.
1. A quels genres appartient la séquence 2 ? Pourquoi cette séquence a-t-elle tant choqué en 1960 ?
2. A l'aide des Compléments 2 et 3, expliquez la fascination qu'éprouve Franju pour le réalisme.
Complétez la fiche élève
Séquence 2 :
COMPLEMENT 2 : Extrait du documentaire de Franju,
"Le Sang des bêtes"
Le Sang des bêtes est un film documentaire de Georges Franju sorti en 1949. C'est l'un des rares documentaires montrant la mort des animaux dans les abattoirs parisiens de la Villette et de Vaugirard.
COMPLEMENT 3 :
UN CINEMA SCIENTIFIQUE
D'après le dossier de Jean-Sébastien Chauvin http://www.cinep.org/site/pages/lycee/docs/yeux_sans_visage_enseignants.pdf
La singularité de Franju tient à sa façon étonnante d’envisager le fantastique sous l’angle du réalisme le plus absolu. C’est en effet du côté du cinéma scientifique qu’il faut chercher les influences majeures du cinéaste, qui évoque volontiers un court métrage sur une opération chirurgicale, Trépanation pour crise d’épilepsie bravais-jacksonnienne, tourné en 1940 par Thierry de Martel, où l’on voit un scientifique opérer le cerveau d’un patient éveillé Cf. interview ci-dessous . (...)
De toute évidence, pour Franju, le fantastique, l’horreur, naissent du réalisme même, loin du merveilleux et des visions enchanteresses (...). Franju déclarait le cinéma fantastique trop fantaisiste à son goût. (...) Plutôt que de recréer un monde, le cinéaste contemple l'existant et en révèle la part d’étrangeté.
EXTRAIT D'UN INTERVIEW DE FRANJU A PROPOS DE SA FASCINATION POUR LE CINEMA SCIENTIFIQUE :
III.UN CINEMA DE L'INSOLITE
VOS RECHERCHES
Visionnez attentivement les séquences ci-dessous et lisez la partie Complément 4.
1. Quels sentiments le spectateur éprouve-t-il avec les séquences 3 et 4 ?
2. Comment Franju y parvient-il ?
3. Selon Franju, quel est le moyen le plus efficace d'effrayer le spectateur ?
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Séquence 3 :
Séquence 4 :
COMPLEMENT 4 :
L'INSOLITE DANS LE REEL
D'après le dossier de Jean-Sébastien Chauvin http://www.cinep.org/site/pages/lycee/docs/yeux_sans_visage_enseignants.pdf
Le sentiment du fantastique tient en effet à cette façon de créer de l’insolite dans le réel. Il suffit à Franju de filmer une DS noire, la voiture mythique de Citroën, avançant comme un corbillard dans le petit matin blafard, monstre inquiétant et silencieux, pour générer un sentiment diffus d’inquiétante étrangeté. (...) Et c’est précisément le temps passé à filmer cette simple entrée du véhicule dans le champ qui transforme un plan informatif en quelque chose de beaucoup plus mystérieux, presque dérangeant. Deux petites secondes en trop, et le sentiment du fantastique s’engouffre dans le film comme une ombre. Ce qui devrait être normal devient insolite, comme Franju lui-même l’explique : « Je serais beaucoup plus effrayé par une poignée de porte que par des Martiens. Je me fous des Martiens, je ne les connais pas. Ce qui m’intéresse c’est l’insolite dans ce qui est normal. Si ça pouvait être exprimable, le plus effrayant serait d’exprimer l’anodin inédit. L’insolite est dans les situations. Il ne se fabrique pas, il se révèle. »
VI. INFLUENCES SURREALISTES :
VOS RECHERCHES
Visionnez attentivement la séquence ci-dessous et lisez les parties "Compléments 5 et 6".
1. Quelles relations pouvez-vous établir entre la séquence 5 et l'extrait du court métrage "Un Chien andalou" ?
2. Quelle est l'une des obsessions du cinéma de Franju ?
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Un Chien andalou est un court métrage muet sonorisé surréaliste réalisé par Luis Buñuel, sur un scénario de Buñuel et de Salvador DalÃ, sorti en 1929.
COMPLEMENT 5 : Extrait du court métrage
"Un Chien andalou"
Séquence 5 :
Liens internet pour mieux comprendre le mouvement surréaliste http://www.etudes-litteraires.com/surrealisme.php
http://www.histoiredelart.net/courants/le-surrealisme-16.html
COMPLEMENT 6 :
POESIE ET SURREALISME
D'après le dossier de Jean-Sébastien Chauvin http://www.cinep.org/site/pages/lycee/docs/yeux_sans_visage_enseignants.pdf
Si le réel se révèle à Franju dans sa dimension insolite, la tournure d’esprit du cinéaste n’est pas sans rappeler celle des surréalistes, dont il reconnaît l’influence, celle du cinéma de Luis Buñuel notamment (cf. complément 4 ). On trouve une même manière de coller ensemble des éléments en apparence disjoints, avec une certaine gratuité, une absence de justification, comme dans le processus d’écriture automatique et la technique du cadavre exquis où cohabitent des choses parfaitement hétérogènes.
(...) Finalement, dans cette gratuité même, le cinéaste atteint à une forme de poésie qu’on pourrait définir comme le « fracas entre deux termes », ici entre deux images. (...) Le réalisme inquiétant de Franju est toujours porté par cette impérieuse nécessité de provoquer ces fracas.