Parcours de personnages > Claude Gueux > 2. La prison, un face à face entre deux personnages
Descriptif séance :
Mettre en parallèle le roman et son adaptation cinématographique
Analyser des traits de caractère des deux personnages principaux
Comparer le directeur et le personnage de Javert (Exploitation d’un extrait du roman « Les Misérables »)
Etude de la langue : discours direct, discours indirect
Public visé : Collèges, lycées
Problématique de séance : QUELS SONT LES CARACTERES DE CLAUDE GUEUX ET DU DIRECTEUR ET EN QUOI S'OPPOSENT-ILS ?
Victor Hogo (1802-1885)
Claude Gueux est un bref roman de Victor Hugo paru en 1834 et dénonçant la peine de mort. L'histoire est en partie fondée sur des faits réels.
I. LA VISION DU FILM DE L'UNIVERS DE LA PRISON - 08 : 11 / 13 : 51​
Le Téléfilm Claude Gueux est extrait de Contes et nouvelles du XIXe siècle est une série télévisée française en 24 épisodes de 52 minutes créée par Gaëlle Girre et Gérard Jourd'hui diffusée du 10 mars 2009 à 2011 sur France 2
Claude Gueux
Date de diffusion : 31 mars 2009
Réalisateur : Olivier Schatzky
Distribution :
Samuel Le Bihan : Claude Gueux
Thomas Chabrol : M. Delacelle
Robinson Stévenin : Antoine
Sandrine Le Berre : Louise
Eric Fraticelli : Santini
VOS RECHERCHES
Visionnez la séquence
1. Comment l’univers de la prison est-il représenté dans le film ?
2. Quels sont les procédés cinématographiques utilisés pour renforcer cette impression ?
II. ETUDE DU TEXTE :
Lisez et écoutez les lignes 26 à 100
Narrateur : Jean-Claude Dauphin, Audiolib, 2009
VOS RECHERCHES
1. Lisez les lignes 26 à 86 ; Complétez le tableau de la fiche élève en listant les traits de caractère des deux personnages ; que pouvez-vous en conclure ?
2. Entre le film et le texte, quel portrait du directeur est le plus précis ? Comment l’expliquez-vous ?
3. Pour V. Hugo, le directeur est à la fois « guichetier » et « marchand » (l. 41). Expliquez.
4. Relevez les aspects positifs qui nuancent ce portrait très sombre du directeur.
5. De quelle autre figure des Misérables, le directeur peut-il être rapproché ? Pourquoi ? (voir texte ci-dessous)
6. Le Directeur explique à CG que sa femme se prostitue. De quelle façon ? (l. 95)
7. Quel trait de caractère du directeur est ainsi révélé ?
8. Comment V. Hugo rapporte-t-il l’épisode ?
9. Comment expliquer la réaction de CG ?
10. Les paroles échangées entre CG et le directeur sont-elles écrites au discours direct, au discours Indirect ou au discours indirect libre ? (Voir la partie Aide ci-dessous)
Aide - Les paroles rapportées : voir le site http://www.maxicours.com/se/fiche/9/6/397069.html/3e
Complétez la fiche élève
COMPLEMENT :
Javert est l'un des personnages du roman Les Misérables de Victor Hugo. Il est inspecteur de police et, ennemi juré de Jean Valjean. Il se suicidera quand il comprendra que celui-ci est un homme bon.
Voici un extrait des Misérables de Victor Hugo où il présente ce personnage.
La face humaine de Javert consistait en un nez camard, avec deux profondes narines vers lesquelles montaient sur ses deux joues d'énormes favoris. On se sentait mal à l'aise la première fois qu'on voyait ces deux forêts et ces deux cavernes. Quand Javert riait, ce qui était rare et terrible, ses lèvres minces s'écartaient, et laissaient voir, non seulement ses dents, mais ses gencives, et il se faisait autour de son nez un plissement épaté et sauvage comme sur un mufle de bête fauve. Javert sérieux était un dogue; lorsqu'il riait, c'était un tigre. Du reste, peu de crâne, beaucoup de mâchoire, les cheveux cachant le front et tombant sur les sourcils, entre les deux yeux un froncement central permanent comme une étoile de colère, le regard obscur, la bouche pincée et redoutable, l'air du commandement féroce. Il était stoïque, sérieux, austère; rêveur triste; humble et hautain comme les fanatiques. Son regard était une vrille. Cela était froid et cela perçait. Toute sa vie tenait dans ces deux mots: veiller et surveiller. Il avait la conscience de son utilité, la religion de ses fonctions, et il était espion comme on est prêtre. Malheur à qui tombait sous sa main! Il eût arrêté son père s'évadant du bagne Toute la personne de Javert exprimait l'homme qui épie et qui se dérobe. On ne voyait pas son front qui disparaissait sous son chapeau, on ne voyait pas ses yeux qui se perdaient sous ses sourcils, on ne voyait pas son menton qui plongeait dans sa cravate, on ne voyait pas ses mains qui rentraient dans ses manches, on ne voyait pas sa canne qu'il portait sous sa redingote. Mais l'occasion venue, on voyait tout à coup sortir de toute cette ombre, comme d'une embuscade, un front anguleux et étroit, un regard funeste, un menton menaçant, des mains énormes; et un gourdin monstrueux. On comprendra sans peine que Javert était l'effroi de toute cette classe que la statistique annuelle du ministère de la justice désigne sous la rubrique: Gens sans aveu. Le nom de Javert prononcé les mettait en déroute; la face de Javert apparaissant les pétrifiait. Tel était cet homme formidable. Javert était comme un oeil toujours fixé sur M. Madeleine.
Victor Hugo, Les Misérables, deuxième partie, III, 8, 1862