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BTS > Français >  Le corps naturel à l'épreuve de la vie > Le corps meurtri, les "gueules cassées"

Objectifs :  

- Comprendre les enjeux du sujet (le corps naturel à l'épreuve de la vie) à partir de l'histoire des gueules cassées

- Analyser un extrait de roman et un extrait de film

- Découvrir les gueules cassées dans l'histoire des arts

Public visé : BTS première et deuxième année

Activités proposées :
Analyse et réflexions sur des extrais du film

 

Première de couverture du roman

La Chambre des officiers

I. LES GUEULES CASSEES, UNE TRAGEDIE

 

Vos recherches : A partir des différents documents et compléments, répondez aux questions suivantes :

1. Quelle est l'ampleur de la tragédie des gueules cassée ? Justifiez votre réponse. (Complément 1)

2. Le corps est-il la seule victime de la Grande guerre ? (Documents 1 et 2)

3. Quelle est l'une des conséquences positives des gueules cassées ? (Documents 1 et 2)

COMPLEMENT 1 : LE CONTEXTE

Les visages défigurés de la Grande Guerre

Aucun des soldats engagés dans la Première Guerre mondiale ne revint indemne : le traumatisme fut intense pour les corps comme pour les esprits.

Parmi les millions de blessés physiques, certains ne pouvaient même plus être reconnus par leurs proches, tant leurs visages étaient défigurés.

Ces « gueules cassées » sont devenues le symbole des douleurs provoquées par ce conflit.

Les Poilus, au cœur de la cible

Dans la Grande Guerre, l'artillerie et les mitrailleuses infligèrent les 2/3 des blessures.

On estime que 40% du contingent français fut touché de façon invalidante et que 11 à 14% de ces blessés l'ont été au visage. Lorsque la blessure arrive, il faut attendre la nuit pour que les brancardiers, guidés par les cris, puissent intervenir. Puis c'est le poste de pansement pour les premiers soins permettant de lutter contre l'asphyxie et l'hémorragie, avant l'acheminement au poste de secours du régiment où officie un médecin.

Dès 1914 on met en place des ambulances chirurgicales : très rapidement en effet, on se rend compte qu'il est plus efficace de commencer à traiter directement sur le terrain au lieu de s'empresser de convoyer les blessés à l'arrière.

Reconstruire les corps

Près de 15.000 grands blessés de la face parviennent dans les hôpitaux. Pris en charge par des centres spécialisés installés loin du champ de bataille, les blessés vont, à leur corps défendant, inaugurer une spécialité inédite, la chirurgie maxillo-faciale. 

Des prothèses à but médical ou esthétique furent aussi proposées, souvent avec peu de succès : beaucoup de blessés, ayant vu leurs camarades souffrir du poids ou des irritations provoquées, les refusèrent, tout comme furent refusées de nombreuses opérations de reconstruction.

Source : https://www.herodote.net/Les_gueules_cassees_-synthese-1938.php

DOCUMENT 1 : "Apocalypse, la Première Guerre mondiale" : les "gueules cassées"

Série télévisée retraçant l'histoire de la Première Guerre mondiale en cinq épisodes diffusée en 2014. Elle a été réalisée par Isabelle Clarke et Daniel Costelle. Elle regroupe des documents d'époque connus ou inédits et relate les grands événements de la guerre, à partir d'images d'archives restaurées et colorisées.

DOCUMENT 2 : Les progrès de la chirurgie réparatrice

France 3 Rhône-Alpes 2014

Des blessés de la Grande Guerre qui ont fait progresser la chirurgie réparatrice... le dossier pour France 3 Rhône-Alpes de S.Cozzolino, P.Lachaux et C.Tremosa (montage V.Bonnier) - Intervenants : Professeur Arnaud Gleizal, Chef de service de chirurgie maxillo-faciale - hôpital de la Croix-Rousse / Aurélie Presse, Psychiatre à l'hôpital militaire Desgenettes / Jean-Pierre Botel - Images : archives municipales de Lyon.

II. LES GUEULES CASSEES ET LE ROMAN La Chambre des officiers

 

Vos recherches : A partir des différents documents, répondez aux questions suivantes :

1. Comment interprétez-vous la phrase "C'est tout ce vide qui me fait souffrir" ? (Document 3, lignes 9 et 10)

2. Indépendamment des blessures, qu'est-ce qui rend la situation du blessé encore plus insoutenable ?  

3. Relevez trois indices qui montrent que le corps meurtri ne lui appartient plus ? 

4. Pourquoi ce passage est-il un moment clé du roman ? Quel est l'objectif de l'auteur à travers cet extrait ?

COMPLEMENT 2 :

La Chambre des officiers est un roman de Marc Dugain publié en 1998 et ayant reçu le prix des libraires, le prix Roger-Nimier et le prix des Deux Magotsl'année suivante. Il sera adapté au cinéma deux ans plus tard sous le titre homonyme par François Dupeyron.

Résumé

Adrien est un jeune ingénieur officier. La guerre éclate en 1914. Aux premiers jours des affrontements, lors d'une reconnaissance sur les bords de la Meuse, un éclat d'obus le défigure. Il devient alors une « gueule cassée ». Il ne connaîtra pas la guerre, ni les tranchées boueuses, puantes et infestées de rats. Il ne connaîtra que l'hôpital du Val-de-Grâce, dans une chambre réservée aux officiers, d’où le titre de ce livre. Une pièce sans miroir, où l'on ne se voit que dans le regard des autres. Adrien y restera quatre ans et huit mois. Presque cinq ans pour penser à l’après, pour penser à Clémence qui l'a connu avec son visage d'ange. Il avait rencontré cette jeune femme en accompagnant un de ses amis mobilisé à la gare.
Au fil du récit, Adrien fait la connaissance de plusieurs « Gueules cassées », dont Weil et Penanster, ainsi qu'une autre femme qui était dans une chambre a part , et « réapprend à vivre » avec eux. Au bout de quelques années, il retrouve l'amour de sa vie, Clémence, mais il se mariera avec une autre femme quelques années plus tard. Le livre montre la vie de ces amis jusqu'au lendemain de la seconde guerre mondiale. Source : Wikipédia

DOCUMENT 3  : Un extrait du roman

III. L'ADAPTATION CINÉMATOGRAPHIQUE, La Chambre des officiers

 

Vos recherches : A partir des éléments, répondez aux questions suivantes :

1. L'atmosphère de l'affiche correspond-elle à celle du thème principal du film ? A votre avis, pourquoi ? (Document 3)

2. Quel procédé cinématographique permet de connaître les pensées du personnage ? (Document 4)

3. Quel élément de mise en scène permet de dramatiser la situation ? (Document 4)

4. A quel moment le personnage le personnage commence-t-il à paniquer ?

5. Que révèle cet extrait sur les relations entre l'homme et son propre corps ?

COMPLEMENT 3 : La bande annonce du film

DOCUMENT 3 : L'affiche du film

COMPLEMENT 4 :

Film de François Dupeyron

2 h 15 min 

Sortie, 26 septembre 2001

Avec Sabine Azéma,

André Dussollier,

Isabelle Renauld

DOCUMENT 4 : Extrait du film

Au mois d'août 1914, Adrien, un jeune et séduisant lieutenant, part en reconnaissance à cheval. Un obus éclate et lui arrache le bas du visage ...

IV. LES GUEULES CASSEES ET LEUR INFLUENCES SUR LES ARTS

 

Vos recherches : A partir des différents documents et compléments répondez aux questions suivantes :

1. Identifiez les personnages du document 5. Dans quel contexte ce tableau a-t-il été réalisé ?

2. Comment les corps sont-ils représentés ? Que nous révèlent les trois détails de la peinture ?

3. Quelle est l'intention d'Otto Dix ? En quoi est-ce une rupture dans l'histoire des arts et la représentation du corps ?

DOCUMENT 5 : Otto Dix - Les joueurs de skat, 1920

Détails 1, 2 et 3

Cliquez sur les images pour les visualiser en plein écran

COMPLEMENT 5   : Otto Dix ou le regard impitoyable (Arte), 2017

COMPLEMENT 6   : La nouvelle objectivité allemande : 

en allemand "Neue Sachlichkeit",

Tendance de la peinture allemande qui apparut après la Première Guerre mondiale et se manifesta jusque dans les années 1930.

À l'opposé de l'expressionnisme, la Nouvelle Objectivité se caractérise par un réalisme froid (le monde industriel vu par Carl Grossberg [1894-1940]), qui peut atteindre à une vision « magique » (Franz Radziwill, 1895-1983) ou à une acuité cynique (Christian Schad [1894-1982]), pour dresser, avec Grosz, Dix ou Beckmann, un constat souvent féroce des tares de la société allemande.

Source Larousse

Lien complémentaire 

https://www.aparences.net/periodes/art-moderne/nouvelle-objectivite-neue-sachlichkeit/

 

La vie et l’oeuvre d’Otto Dix (1891-1969), peintre provocateur au regard sans concession sur la société allemande de l'entre-deux-guerres. Issu d’un milieu populaire, il gardera à vie le souvenir traumatique des tranchées, qu’il a vécues dans sa chair : son oeuvre ne cessera d’explorer les tréfonds de l’âme humaine, sa misère, sa solitude et sa folie belliqueuse. Source : Arte

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