top of page
BTS > Français > Préparation à la synthèse > 2. Faire la synthèse d'un corpus

Corpus réalisé Ã  partir des Articles du numéro de "Le Un", N° 124

Objectifs : 

- Préparer à la construction de la synthèse

- Identifier les enjeux d'un corpus

- Analyser un sujet de société

Public visé : BTS première et deuxième année

Activités proposées :
Construction d'une synthèse à partir d'un corpus


 

I. RAPPEL DES MODALITE DE L'EPREUVE : 

 

Une épreuve écrite de 4 heures, coefficient 4 :
On propose trois à quatre documents de nature différente (textes littéraires, textes non littéraires, documents iconographiques, tableaux statistiques, etc.) choisis en référence à l’un des deux thèmes inscrits au programme de la deuxième année de BTS. Chacun d’eux est daté et situé dans son contexte.
Première partie : synthèse (notée sur 40)
Le candidat rédige une synthèse objective en confrontant les documents fournis (présentation du corpus et de ses enjeux sans donner son point de vue personnel).
Deuxième partie : écriture personnelle (notée sur 20)
Le candidat répond de façon argumentée à une question relative aux documents proposés.
La question posée invite à confronter les documents proposés en synthèse et les études de documents menées dans l’année en cours de “Culture générale et expression”.
La note globale est ramenée à une note sur 20 points.

 

Il n'y a pas de longueur définie. Néanmoins, une copie « conventionnelle » avec une écriture normale comportera une copie double (la synthèse de documents) accompagnée d’une copie simple (l’écriture personnelle).

 

II. GERER LE TEMPS DE L'EPREUVE : Source  Anales BTS 2015 Nathan 

 

 

 

 

 

 

III. DE LA LECTURE AU PLAN, LE TABLEAU COMPARATIF : Source :  Anales BTS 2015 Nathan 

Après avoir identifié la nature des documents et le genre des textes, il faut construire un tableau au brouillon, principal outil de la synthèse.

1. Choisir le document de référence, c'est à dire le texte qui vous semble le plus important et le plus riche du corpus.

2. Le placer dans la première colonne du tableau en notant les idées principales dans l'ordre du texte (le découpage des paragraphes peut être très utile).

3. Faites la même chose pour les autres textes ou documents.

Pour que le tableau soit utile, il faut qu'il soit court. Ne pas recopier le texte mais reformuler directement les idées principales avec des phrases nominales (sans verbe)

 

4. Confronter les documents.

Surligner les éléments du tableau avec des couleurs différentes avec trois critères :

- La convergence : les éléments communs aux documents

- La complémentarité : une idée en complète une autre ou apporte une nuance

- L'opposition (totale ou partielle).

 

IV. FORMULATION DE LA PROBLEMATIQUE ET DU PLAN : Source :  Anales BTS 2015 Nathan 

La problématique et le plan doivent être pensés ensemble : ils se complètent sans se confondre.

 

1. La problématique est une question à laquelle les différentes parties du développement apportent une réponse en s'appuyant sur l'étude de document. Elle figure dans l'introduction de la synthèse. Elle ne peut se résumer à la reprise du thème au programme mais doit poser une question complexe.

La problématique peut prendre deux formes :

L'interrogation directe : Ex - Entre consommation de masse et production raisonnée, les objets sont-ils en train de nous imposer un nouveau rapport au monde ?

L'interrogation indirecte : Ex - Nous nous demanderons si, entre consommation de masse et production raisonnée, les objets ne sont pas aujourd'hui en train de nous imposer un nouveau rapport au monde.

 

2. Le plan organise la synthèse :

La synthèse se construit en 2 à 4 parties, elles-mêmes découpées en sous-parties.

On peut distinguer 3 "plans-types" :

- Le plan dialectique : Thèse, antithèse, synthèse. A n'utiliser que si c'est un débat qui structure le dossier.

- Le plan analytique (à privilégier) : Permet d'analyser les différentes facettes d'un thème.

                  Ex : - Un constat de départ

                         - Des causes et des conséquences

                         - Des solutions proposées

- Le plan par point de vue : un même phénomène est analysé à travers différents points de vue (aspect économique, politique, personnel, collectif …)

 

 

V. FORMULATION DE L'INTRODUCTION : Source : Anales BTS 2015 Nathan 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

VI. LE DEVELOPPEMENT : 

Vous devez être objectif. Votre point de vue n'est pas attendu.

Ne pas noter d'intitulé de plan annonçant chaque développement. Cela doit apparaître clairement à travers votre texte mais sans titre.

Chaque développement sera présenté en paragraphe et comportera des alinéas pour annoncer les sous-parties.

Chaque paragraphe commencera par une amorce qui résume l'ensemble de la partie.

Chaque sous-partie utilisera des liens logiques, des connecteurs. (Premièrement, de plus, enfin ...)

Chaque paragraphe devra se terminer par une phrase de conclusion-transition.

VII. LA CONCLUSION

Elle est le bilan de la synthèse. La première phrase revient sur le point de vue ou les points de vue du corpus. Ex : Pour conclure, nous pouvons dire que ce corpus offre une vision très négative de .... En effet, ... (rappel des idées principales)

Elle apporte une réponse objective donnée par les documents à la problématique de l'introduction. Aucun avis personnel ne doit apparaître.

Ex : D'après le corpus, ....(réponse à la problématique posée en introduction).

 

 

VIII. LE CORPUS A ETUDIER : Facebook est-il notre ami ?

 

Sujet : Vous réaliserez une synthèse objective, concise et ordonnée des documents.

 

Doc. 1 : Ce que dit Rousseau, extrait de "Sixième lettre morale", page 1 du dossier du "1" n° 124, Facebook est-il notre ami ? Septembre 2016

Aide : Les bonnes questions à se poser.

Quelle est la particularité de ce texte par rapport aux autres documents du corpus ?

Pourquoi ce texte a-t-il pourtant sa place ici ?

Doc. 2 : D'après L’HUMANITÉ ENTRE DANS SA TROISIÈME PHASE ANTHROPOLOGIQUE 

Gilles Babinet, entrepreneur

 

Actuellement responsable des enjeux de l’économie numérique auprès de la Commission européenne, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Big data : penser l’homme et le monde autrement (Le Passeur, 2015).

 

Facebook : un espace où 1,7 milliard d’humains échangent quotidiennement. Un outil qui rapproche l’humanité comme jamais par le passé. Des « six degrés Â» (1) qui jadis nous séparaient de n’importe quel humain situé n’importe où sur terre, il n’en restera bientôt pas plus d’un ou deux tant le développement de cette plateforme est impressionnant. 

Facebook : une entreprise qui cherche à permettre aux populations les plus pauvres d’accéder aux services numériques essentiels et tente d’amener l’Internet haut débit dans les zones les plus reculées avec son projet de drone solaire Aquila. Facebook, une société à la pointe de la recherche sur l’intelligence artificielle. Facebook donc, entreprise sans limites. Mais qu’est réellement cette multinationale ? Faut-il la juger uniquement sous l’angle de sa démesure ? Elle n’est à cet égard pas différente de Google, Apple ou Alibaba : le premier a indexé 30 000 milliards de pages Internet ; le chiffre d’affaires du second est supérieur au PIB de pays comme les Philippines ou l’Égypte ; le troisième livre un milliard de colis tous les deux jours. 

 

Certes, on pourrait faire grief à Facebook des profils publicitaires qu’il permet de créer et qui sont tellement ciblés qu’ils en deviennent intrusifs, ou lui reprocher sa volonté supposée de devenir l’Internet à la place de l’Internet en faisant tout pour éviter que l’on ne « sorte Â» de sa plateforme et que l’on aille papillonner ailleurs. 

Mais, face à un réseau social de cette ampleur, il n’y a finalement qu’une question fondamentale : Facebook nous rapproche-t-il réellement de l’humanité au sens empathique du terme ? Nous permet-il réellement de mieux comprendre l’autre, et donc nous-mêmes ? Nous donne-t-il les outils pour développer notre esprit critique ? Nous offre-t-il une plus grande liberté de choix ? 

Récemment, le site humoristique Le Gorafi titrait l’un de ses articles « Un homme affirme avoir changé d’avis après un débat sur Facebook Â». Il est vrai que le débat n’y est souvent qu’un défouloir. De là vient la première critique : Facebook n’est, tout compte fait, qu’un outil et il peut servir à propager les pires rumeurs ou les théories du complot les plus navrantes ; il ne s’y construit que peu de débats (...), c’est-à-dire d’échanges qui permettent de révéler une forme de vérité reconnue de tous. 

Pour l’instant, ces réseaux sociaux présentent une nature fortement autistique : en structurant notre engagement, en le limitant à des interfaces qui, à l’échelle des capacités de perception humaine, restent rudimentaires, ils masquent une part significative des influx issus de la confrontation avec le « réel Â», ou ce qu’il est convenu d’appeler ainsi.

Mais, au-delà même des interactions entre humains, il faut d’abord nous interroger sur les algorithmes dont nous sommes le jeu. Ne nous méprenons pas : en interagissant avec des machines douées de pouvoirs de dialogue, comme c’est désormais le cas, l’humanité entre dans sa troisième phase anthropologique. 

 

Il y a eu d’abord l’homme préhistorique : un être d’émotions, façonné par un « cosmos Â» â€“ la nature, le cycle des saisons… Son langage, et donc sa capacité à concevoir le monde, paraissent bien faibles au regard de leur développement ultérieur. Ensuite, justement, est venu Sumer : la Mésopotamie antique inventa la Cité, la civilisation telle que nous la connaissons, avec la normalisation du langage, l’émergence des codes religieux et des lois, l’apparition des techniques agricoles. Avec aussi des environnements normatifs en grand nombre – des contraintes, donc, permettant de vivre ensemble de façon pragmatique, de délier l'optimisme en la science de l’Homme, lié principalement à sa capacité analytique. 

Six mille ans plus tard, Facebook, en donnant une large part aux interactions algorithmiques – par exemple, en choisissant ce que nous pouvons observer sur notre « mur Â», ou page principale â€“ soumet, à un stade sensiblement supérieur, l’humanité à de nouvelles normes. Facebook et ses équivalents modèlent notre vision du monde, beaucoup plus que nous ne le pensons. En analysant les messages que nous apprécions et en favorisant, à l’aide de ces analyses, l’apparition sur notre mur de messages susceptibles de nous plaire, ces réseaux concentrent notre attention sur nos centres d’intérêt et alimentent nos passions. Ils normalisent nos interactions avec les likes, les commentaires, les partages…

 

De l’immense diversité qui la caractérisait, de la part poétique (...) que l’humanité exprimait dans l’art comme dans la guerre, il risque de ne rester bientôt que des objets artificiels produits par une humanité transfoirmée avec des algorithmes, avant même l’avènement de l’humain augmenté promis par les technologies transhumanistes. Cette humanité, par-delà la télévision, aura passé des milliers d’heures à s’essayer à la « loi du sucre Â» : récompenser l’utilisateur le plus vite possible en créant des stimuli agréables et en cherchant à lui éviter toute situation d’inconfort. Une loi reposant sur un mixte d'échanges sociaux dégradés et d’algorithmes. 

 

Bien sûr, il serait injuste d’instruire uniquement à charge le procès de Facebook (et de l’ensemble des réseaux sociaux). Ceux-ci nous ouvrent un champ d’opportunités inégalé. On découvre ici une jeune femme qui s’est épanouie après avoir rencontré un groupe de danseurs de salsa ; là, un passionné d’apiculture qui a perfectionné ses techniques grâce au réseau ; ailleurs encore, quelqu’un qui a trouvé sa moitié ; et ainsi de suite. Car, il faut le rappeler, ces technologies ont le pouvoir de nous « augmenter Â», de créer des opportunités économiques, de nous faire vivre en meilleure santé… tout cela, en multipliant les interactions pertinentes. 

Mais si ces opportunités sont remarquables, et si l’adoption de ces réseaux est aussi inévitable que l’est la révolution digitale, il ne faut pas oublier combien le transhumanisme (2), qu’il soit numérique, algorithmique ou biotechnologique, nous éloigne de ce que nous étions naguère, en nous privant d’une part –  sans doute plus grande que nous ne pouvons l’imaginer â€“ de notre nature émotionnelle et sensible.

 

Gilles Babinet, entrepreneur, Le Un, n° 124, septembre 2016

Note 1 : voir https://ensixpoigneesdemain.wordpress.com/2015/07/22/la-theorie-des-6-poignees-de-main-vous-connaissez/

 

Note 2 : Le transhumanisme est un mouvement flou, une mouvance intellectuelle liée au développement économique des nouvelles technologies. Il prône l'usage des sciences et des techniques afin de développer les capacités humaines et de dépasser les limitations de l'homme. Le transhumanisme est porté par les développements technologiques contemporains dans l'informatique et les biotechnologies. (source : http://www.philosciences.com/Pss/philosophie-et-societe/ideologie-croyance-societe/141-transhumanisme)

 

Doc. 3 :  Â« FACEBOOK EST FONCIÈREMENT TOXIQUE ET AVILISSANT »

Entretien, page 3 du dossier du "1" n° 124, Facebook est-il notre ami ? Septembre 2016.

Bernard Stiegler, philosophe

Directeur de l’Institut de recherche et d’innovation du Centre Pompidou et président d’Ars Industrialis, l’association internationale pour une politique industrielle des technologies de l’esprit, il a dernièrement publié La Société automatique : 1) L’avenir du travail (Fayard, 2015) et Dans la disruption : comment ne pas devenir fou ? (Les Liens qui libèrent, 2016).

 

Êtes-vous un utilisateur de Facebook ?

Non. Je n’ai jamais voulu aller sur Facebook, bien qu’il existe des pages Facebook à mon nom qui ne sont pas de moi. Des amis américains en avaient ouvert une et je leur ai demandé de la fermer.

 

Pourquoi ce refus ?

Pour ne pas devenir une fourmi numérique. Avant que Facebook n’existe, dans mon livre De la misère symbolique publié en 2004, j’ai écrit que, compte tenu du développement du web et de la probable apparition des smartphones, on devrait voir se constituer une sorte de « fourmilière numérique ».

 

Qu’entendez-vous par là ?

Il y a plus de vingt-cinq ans, j’ai travaillé avec des entomologistes spécialistes de fourmis des forêts mexicaines – de très grosses fourmis, comptant moins de cent individus par groupe. On peut les filmer, les étiqueter, les observer. Les chercheurs ont soustrait toutes les fourragères, chargées de l’approvisionnement de la colonie, pour voir ce qui se passerait. Ils ont constaté que toutes les fourmis de la fourmilière tendaient à devenir des fourragères. Puis le processus s’est atténué. Quand ces fourmis ont une activité, elles émettent des messages chimiques qui disent « je fais ceci ou cela ». Pour moi, il était imaginable qu’avec les réseaux et les équipements dont on disposerait, nous allions devenir des fourmis numériques produisant des traces signalant ce que nous faisions. C’est ce qui s’est passé avec Facebook. 1,7 milliard d’individus se plient non à un programme génétique mais au business model d’une entreprise. Résultat : on se retrouve pris dans un dispositif comme une fourmi dans une fourmilière.

 

Quelles sont les conséquences de ce phénomène ?

D’abord, (…) si je reçois un message sur Facebook, je ne peux le lire que si je m’inscris sur Facebook : c’est un système de capture. Plus il y a de gens inscrits, plus je suis obligé d’aller sur ce réseau. Ce système qui nous incite à nous exprimer en postant des photos ou des messages, paraît au départ être à notre service. Mais je découvre vite que je suis au contraire au service du réseau, que je travaille pour lui et que je me plie à lui. On a dit des médias audiovisuels de masse : « Quand c’est gratuit, vous êtes le produit. » Sur Facebook, non seulement vous êtes le produit, mais vous êtes aussi le producteur. Vous travaillez gratuitement pour le système. (…)

 

Que fait le système de ces données ?

J’utilise énormément Google qui doit posséder des centaines de milliers de traces de mes comportements passés. En les corrélant avec d’autres traces comparables, le système analyse mes interactions sur la plateforme à travers les algorithmes (…). Le problème posé est simple : la captation éclair de mes données permet à la machine d’anticiper mes probables comportements et de me proposer des offres. Lentement mais sûrement, je vais me trouver téléguidé par le système. J’ai de moins en moins de véritables désirs, de volonté, d’anticipations personnelles. J’ai davantage de projections produites par le système qui se substitue à moi. L’ordinateur ne m’aide pas pour le plaisir de m’aider. Son aide est fonction du business model de l’entreprise. Nous sommes devenus les serviteurs des réseaux pour des entreprises planétaires qui peuvent mobiliser des milliards de personnes. (…)

 

C’est ce fonctionnement qui vous a dissuadé d’ouvrir une page Facebook ?

Pas seulement. Je considère qu’à la différence de Google, Facebook ne produit aucune valeur ajoutée d’usage. Avec Google, j’ai considérablement augmenté ma productivité. Je critique beaucoup Google mais c’est une machine fantastique, un dispositif très efficient, admirable même. Facebook est foncièrement toxique et avilissant. Ce réseau détruit massivement les relations sociales, en particulier chez les jeunes. Il est antisocial : il court-circuite et parasite les relations sociales en les télécommandant. Dès l’âge de dix ans, et même avant pour certains, des enfants rencontrent Facebook. C’est une folie, s’agissant en particulier de l’amitié infantile. Un enfant a besoin d’un ami pour développer ce qu’il ne pourra jamais développer avec ses parents ou avec ses frères : des confidences, des jeux, la découverte de la sexualité, essentiels à son appareil psychique. (…). Je ne dis pas qu’il y a une malveillance. Facebook s’est inventé par accident. Zuckerberg n’avait pas l’intention de créer un réseau social. Il a établi un trombinoscope des jolies filles de Harvard, ça a commencé ainsi. Mais je soutiens qu’il y a des effets très pervers et très toxiques, et ce n’est pas une fatalité. On pourrait faire des réseaux sociaux d’un genre très différent. (…)

 

En quoi les algorithmes nous coupent-ils de la diversité ?

Les algorithmes fonctionnent sur la base du renforcement comportemental des individus et des groupes. Plus on renforce un comportement, plus on peut le calculer, plus il est prévisible. On devient des marionnettes numériques. On croit tirer les fils, on est tiré par eux. (…) Nous ne sommes que des attentes. Nous passons notre vie à attendre. Notre attente, c’est ce que les technologies algorithmiques savent capter et détourner à travers des désirs automatiques qui se font passer pour les nôtres. (…)

 

Propos de Bernard Stiegler, philosophe, recueillis par ÉRIC FOTTORINO

 

 

 

Doc. 4 : Facebook a 10 ans, extrait du site L'opinion.fr

bottom of page