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BTS > Français > Préparation à la synthèse > 6. Analyser un corpus  La condition féminine en France

Objectifs : 

- Etudier un thème de culture générale

- Préparer à la construction d'une synthèse et d'une écriture personnelle

- Identifier les enjeux d'un corpus

- Analyser un sujet de société

Public visé : BTS première et deuxième année

Activités proposées :

Analyse de texte par groupe

Restitutionorale
Construction d'une synthèse et d'une écriture personnelle à partir d'un corpus


 

Simone Veil,

femme

politique

 française,

née en 1927.

 

I. CULTURE GENERALE, La condition féminine en France : 

 

Document d'accroche 1 :  Evolution du droit de vote des femmes en Europe au XXème siècle - Source http://women-around-the-world.com/2011/05/24/lenvol-des-femmes

Document d'accroche 2 :   Reportage sur le droit

des femmes, France 2, 2013

Document d'accroche 3 :   Reportage sur le droit

des femmes, France 3, 2009

Extrait manuel Bac Pro Nath technique 2015

II. LE CORPUS : 

 

Doc. 1 :  Pierre BOURDIEU, La domination masculine, Editions du Seuil, 1998.
Doc. 2 : Jean-Jacques ROUSSEAU, Émile ou de l'éducation, 1782, Réédité par G.F.,1966.

Doc. 3 : Discours du sénateur radical Bérard, en 1919 (extraits), Hachette classe de première bac pro, 2013
Doc. 4 : Les inégalités entre les hommes et les femmes. Observatoire des inégalités en France, Janvier 2017

Docs 5a et 5b : : Statistiques sur la condition féminine en France, 2014.

 

Sujet de la synthèse :

Des cinq documents ci-joints, vous ferez une synthèse ordonnée, concise et objective sur la condition féminine et son évolution dans la société française.

Sujet de l'écriture personnelle : 

Vous répondrez d’une façon argumentée et ordonnée à la question suivante, en vous appuyant sur les textes du corpus et sur vos lectures personnelles : La société française est-elle sexiste ?

 

Aide : Le sexisme désigne une attitude de discrimination basée sur le sexe, presque toujours au détriment des femmes et qui nie le droit à la liberté et l'égalité des êtres humains. Des caractéristiques personnelles et des rôles spécifiques dans la société sont attribués à l'un et l'autre sexe, de manière arbitraire, rigide et répétée. Source : http://www.toupie.org/Dictionnaire/Sexisme.htm

 

 

Document 1 : Pierre BOURDIEU, sociologue, La domination masculine, Editions du Seuil, 1998.

 

Etant exclues de l'univers des choses sérieuses, des affaires publiques, et tout spécialement économiques, les femmes sont restées longtemps cantonnées dans l'univers domestique et dans les activités associées à la reproduction biologique et sociale de la lignée ; activités (maternelles notamment) qui, même si elles sont apparemment reconnues et parfois rituellement célébrées, ne le sont que pour autant qu'elles restent subordonnées aux activités de production, seules à recevoir une véritable sanction économique et sociale, et ordonnées par rapport aux intérêts matériels et symboliques de la lignée, c’est-à-dire des hommes. C'est ainsi qu'une part très importante du travail domestique qui incombe aux femmes a encore aujourd'hui pour fin, dans beaucoup de milieux, de maintenir la solidarité et l'intégration de la famille en entretenant les relations de parenté et tout le capital social par l'organisation de toute une série d'activités sociales - ordinaires, comme les repas où toute la famille se retrouve, ou extraordinaires, comme les cérémonies et les fêtes (anniversaires, etc.) destinées à célébrer rituellement les liens de parenté et à assurer l'entretien des relations sociales et du rayonnement de la famille, ou les échanges de cadeaux, de visites, de lettres ou de cartes postales et d'appels téléphoniques.

 

Ce travail domestique reste pour l'essentiel inaperçu, ou mal vu (avec, par exemple, la dénonciation rituelle du goût féminin pour le bavardage, au téléphone notamment...) et, lorsqu'il s'impose au regard, il est déréalisé par le transfert sur le terrain de la spiritualité, de la morale et du sentiment, que facilite son caractère non lucratif et « désintéressé ». Le fait que le travail domestique de la femme n'a pas d'équivalent en argent contribue en effet à le dévaluer, à ses yeux mêmes, comme si ce temps sans valeur marchande était sans importance et pouvait être donné sans contrepartie, et sans limites, d'abord aux membres de la famille, et surtout aux enfants (on a ainsi observé que le temps maternel peut plus facilement être interrompu), mais aussi à l'extérieur, pour des tâches bénévoles, à l’Eglise, dans des institutions charitables ou, de plus en plus, dans des associations ou des partis. Souvent cantonnées dans des activités non rémunérées et peu portées de ce fait à penser en termes d’équivalence du travail en argent, les femmes sont, beaucoup plus souvent que les hommes, disposées au bénévolat, religieux ou caritatif notamment.

 

BOURDIEU P., La domination masculine, Chap. III, Editions du Seuil, septembre 1998. 

 

Document 2 : Jean-Jacques ROUSSEAU, philisophe, Émile ou de l'éducation, 1782, Réédité par G.F.,1966.

 

Il ne convient donc pas à un homme qui a de l'éducation de prendre une femme qui n'en ait point, ni par conséquent dans un rang où l'on ne saurait en avoir. Mais j'aimerais encore cent fois mieux une fille simple et grossièrement élevée, qu'une fille savante et bel esprit, qui viendrait établir dans ma maison un tribunal de littérature dont elle se ferait la présidente. Une femme bel esprit est le fléau de son mari, de ses enfants, de ses amis, de ses valets, de tout le monde.

 

De la sublime élévation de son beau génie, elle dédaigne tous ses devoirs de femme, et commence toujours par se faire homme à la manière de mademoiselle de l'Enclos (1). Au dehors, elle est toujours ridicule et très justement critiquée, parce qu'on ne peut manquer de l'être aussitôt qu'on sort de son état et qu'on n'est point fait pour celui qu'on veut prendre. Toutes ces femmes à grands talents n'en imposent jamais qu'aux sots. On sait toujours quel est l'artiste ou l'ami qui tient la plume ou le pinceau quand elles travaillent ; on sait quel est le discret homme de lettres qui leur dicte en secret leurs oracles (2). Toute cette charlatanerie est indigne d'une honnête femme. Quand elle aurait de vrais talents, sa prétention les avilirait.

 

Sa dignité est d'être ignorée ; sa gloire est dans l'estime de son mari ; ses plaisirs sont dans le bonheur de sa famille. Lecteurs, je m'en rapporte à vous-mêmes, soyez de bonne foi : lequel vous donne meilleure opinion d'une femme en entrant dans sa chambre, lequel vous la fait aborder avec plus de respect, de la voir occupée des travaux de son sexe, des soins de son ménage, environnée des hardes de ses enfants, ou de la trouver écrivant des vers sur sa toilette, entourée de brochures de toutes les sortes et de petits billets peints de toutes les couleurs ? Toute fille lettrée restera fille (3) toute sa vie quand il n'y aura que des hommes sensés sur la terre.

 

ROUSSEAU J. J., Emile ou de l'éducation, 1762, Réédité par G.F. 1966.

(1) : Ninon de Lenclos (1616-1706) : femme de lettres, connue pour la liberté de ses mœurs et son indépendance d'esprit qui lui valurent d’être guillotinée.

(2) ; oracles : révélations

(3) : fille : célibataire 

Document. 3 : Discours du sénateur radical Bérard, en 1919 (extraits), Hachette classe de première bac pro, 2013

COMPLEMENT  : Transcription du discours du sénateur radical Bérard, en 1919, CD Hachette classe de première bac pro, 2013

COMPLÉMENT   Une du journal satirique Le Rire, 1919

Hachette classe de première bac pro, 2013

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Document 4 : Observatoire des inégalités en France, Janvier 2017 http://www.inegalites.fr/spip.php?article1400

Les inégalités entre les femmes et les hommes en France

 

  • Les inégalités entre les hommes et les femmes se réduisent en matière d’éducation

En France, les filles représentent 57 % des étudiants à l’université en 2015-2016 contre 43 % en 1960-1961. La situation s’est nettement améliorée ces cinquante dernières années pour elles. Mais les écarts persistent dans le choix des filières. Les filles représentent 75 % des étudiants en lettres et sciences humaines, mais seulement 25 % dans le domaine des sciences fondamentales qui mènent aux carrières les plus prestigieuses et les plus rémunératrices. Déjà au lycée, les filles sont moins nombreuses en série scientifique au moment du bac. Les modes de vie, l’éducation ou encore le fonctionnement du système éducatif expliquent ces choix d’orientation différenciés.

 

  • Les femmes vivent plus longtemps mais les écarts se réduisent

Si les femmes vivent toujours plus longtemps en France, l’écart d’espérance de vie à la naissance entre les hommes et les femmes s’est réduit entre 2000 et 2016 passant de 7,5 années à 6,1 années en faveur des femmes. Il faut dire que les modes de vie des hommes et des femmes se rapprochent, qu’il s’agisse de travail, comme de consommation de tabac ou d’alcool. A la naissance, l’écart d’espérance de vie en bonne santé (sans problème de santé gênant la vie quotidienne) n’est que d’une année.

 

  • Égaux devant le chômage

Alors que, depuis les années 1970, le chômage des femmes en France a toujours dépassé celui des hommes, depuis la fin des années 2000, les taux se sont rapprochés pour devenir équivalents : 10 % d’hommes étaient sans emploi en 2016 et 10,1 % de femmes. Ces dernières ont bénéficié des créations d’emplois dans le secteur des services, de la distribution aux emplois domestiques, en passant par l’enseignement ou la santé alors que la baisse d’emplois dans l’intérim et dans l’industrie a davantage frappé les hommes.

 

  • Les femmes moins bien payées et plus souvent en temps partiel subi

Des inégalités de salaire persistantes avec les hommes

Tous temps de travail confondus, les femmes touchent au total un salaire 25,7 % moins élevé que celui des hommes ou, dit autrement, les hommes gagnent 34,6 % de plus que les femmes [1], selon les données 2012 du ministère du Travail. Pour des temps complets, les femmes touchent 16,3 % de moins. A poste et expérience équivalents, les femmes touchent 12,8 % de moins.

Plus on s’élève dans la hiérarchie des salaires, plus les écarts sont grands. En équivalent temps plein, les femmes cadres touchent en moyenne 26,3 % de moins que les hommes cadres. A l’inverse, l’écart le plus faible se trouve parmi les employés (9,3 %), une catégorie majoritairement féminisée.

Les écarts de salaires ont nettement baissé depuis les années 1950. Mais depuis les années 1990, le rattrapage s’est ralenti, en partie parce que les femmes demeurent à l’écart des postes à responsabilités les mieux rémunérés, et qu’elles sont plus souvent employées dans des secteurs où les salaires sont bas tels que les services, le commerce ou l’aide à la personne par exemple.

Le temps partiel subi est essentiellement féminin

Les femmes demeurent largement défavorisées sur le marché du travail. Elles occupent plus souvent des emplois de mauvaise qualité à temps partiel, souvent subi, avec de moindres responsabilités. En 2015, 1,2 million de femmes salariées sont en situation de temps partiel subi, contre 471 800 hommes.

 

  • Les femmes plus pauvres que les hommes

En 2014, 8,4 % des femmes étaient en situation de pauvreté contre 7,7 % des hommes (au seuil à 50 % du revenu médian). Cette précarité est plus grande après 75 ans où près de deux fois plus de femmes que d’hommes sont pauvres. Cette situation s’explique par le fait que les femmes vivent plus longtemps et qu’elles ont moins souvent occupé une activité professionnelle rémunérée. Elles perçoivent des pensions en moyenne très inférieures à celles des hommes.

Les jeunes femmes de moins de 30 ans sont aussi plus nombreuses que les hommes à connaître la précarité. Il s’agit notamment de mères célibataires avec de faibles revenus qui perçoivent une allocation de parent isolé ou un maigre salaire à temps partiel.

 

  • L’inégal partage du travail domestique

Que les femmes aient ou non un emploi, elles sont toujours les « championnes Â» du travail domestique, comparé aux hommes. Avec l’arrivée d’un enfant, ce partage inégal perdure, voire se creuse. En moyenne, les femmes consacrent 3h26 par jour aux tâches domestiques, en 2010 (dernière donnée disponible), contre 2h pour les hommes.

 

  • Davantage de femmes dans la sphère politique mais on est encore très loin de l’égalité

La loi de juin 2000 sur la parité a contribué à une meilleure représentation féminine dans les exécutifs nationaux et locaux. Mais seulement 26,9 % de femmes siègent à l’Assemblée nationale. Au rythme actuel de progression en nombre de sièges obtenus par les femmes, la parité devrait être atteinte… dans 25 ans. Au niveau local, seules trois femmes sont à la tête d’une des treize régions, alors qu’elles représentent près de la moitié des conseillers de ces instances. 16 % des maires sont des femmes alors que 40,3 % des conseillers municipaux le sont.

 

Observatoire des inégalités en France, Janvier 2017  http://www.inegalites.fr/spip.php?article1400 

Document 5 : Statistiques sur la condition féminine aujourd'hui

 

Document 4 b. :   Les violences faites aux femmes en France

Le Figaro, 2014

Doc. 4 a. : Satistiques ISEE 2014

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